Voyage dans le monde des rêves

Nous avons toutes et tous une relation particulière avec les jeux vidéo. Pour certains allumer sa console ou son PC est un passe temps, un moyen de voir les heures s’écouler avant de s’endormir et de commencer une nouvelle journée. Pour d’autres, cela peut constituer une réelle addiction, et cela passe régulièrement par des parties en ligne dans le but de se mesurer à d’autres joueurs dans le monde entier pour estimer son niveau pour gravir des échelons et appartenir au cercle très fermé des meilleurs joueurs du monde. Il existe bien entendu d’autres catégories de joueurs, mais aujourd’hui, chers lecteurs, j’aimerais vous parler de celle à laquelle j’appartiens.

J’ai connu les jeux vidéo dès mon plus jeune âge. De par mes parents, PS2, vieil ordinateur, Gameboy. J’ai eu l’occasion très précocement de découvrir ce vaste univers. Ma première console portable était une Gameboy Color avec notamment « Pokemon Bleu » et ma première console de salon a été la Megadrive avec le fameux « Sonic The Hedgehog« . S’en est suivie la Gamecube avec un nombre incalculable de jeu tous aussi géniaux les uns que les autres. Si je vous parle de ce passé que j’ai pu avoir avec le monde du jeu vidéo, c’est pour que vous compreniez le lien que j’entretiens avec cet univers. Le jeu vidéo est une partie intégrante de ma vie. Une très grande partie. Et dans certains cas, un échappatoire. Tout au long de ma « jeune » vie, cette bulle que pouvait offrir un CD dans une console de salon ou une cartouche dans une console portable était une bouffée d’air dans certaines périodes comme tout à chacun, où il était difficile de garder la tête sur les épaules et de penser à autre chose que les problèmes auxquels je pouvais être confronté. Et ce, de mon enfance, en passant par l’adolescence, le début de ma vie d’adulte jusqu’à aujourd’hui.

Qu’on soit enfant, adolescent, jeune adulte ou adulte mature, les rêves sont des portes vers des univers qui n’appartiennent qu’à nous. Des portes dont nous seuls avons les clés pour nous élancer à corps perdu dans un monde façonné par nos expériences, nos hobbies, nos passions. Combien de joueurs de Football se sont vus en plein rêve, remporter la Ligue des Champions avoir marqué le but de la victoire à la 90+3 min ? Combien de voyageurs se sont imaginés au sommet de l’Everest après une ascension vertigineuse, épuisante physiquement et glaciale ? Je pourrais continuer les comparaisons sur un article entier mais… Combien de joueurs se sont imaginés être les héros du jeu auquel ils jouaient quelques heures avant le sommeil ? Je vous propose un voyage. Vous avez eu l’occasion de m’accompagner dans certaines escapades dans des lieux post apocalyptiques, ou encore dans des combats épiques contre des « Wyvernes«  en lisant les lignes de mon journal de chasseur. Maintenant, replongez avec moi. Bienvenue dans mon passé, bienvenue dans ce voyage aux creux des rêves.

2004 : Le calme troublé à coup de pinceau

J’ai 9 ans. Ma vie n’est pas si mal. Je suis un garçon qui habite sur une île. Papa et maman disent que c’est un « dépotement d’outre mère » ou un truc du genre. Lolo et moi on est dans la même école, et à chaque récréation, je préfère passer mon temps à regarder si elle ne se fait pas embêter par ses copines que jouer avec mes copains. Ce matin, papa nous a dit que maman allait partir quelques temps, ils ont parlé de quelque chose, mais je ne sais pas ce que ça veut dire. J’ai demandé à la maitresse ce que voulait dire « divorce » mais elle m’a dit que c’était à mes parents de me l’expliquer. En rentrant de l’école, maman nous a dit qu’elle rentrait en France, et qu’on allait lui manquer. Je ne suis pas sur d’avoir compris pourquoi elle partait, mais elle ne part pas tout de suite alors c’est pas grave. J’ai mis un pétard dans une fourmilière, mais par rapport à d’habitude, ça m’a pas fait rire. Maman semble triste, et elle ne vient plus avec nous quand on va à la plage, elle passe son temps sur son ordinateur. Quand elle est venue me dire bonne nuit je crois l’avoir vu pleurer mais je ne suis pas sur. Si elle part je n’aurais personne à qui parler, papa est plus du genre à parler foot ou jeu vidéo, et Lolo est trop petite pour comprendre. Il fait plus chaud que d’habitude, le ventilateur n’y change rien et en plus ça fait 3 fois que je remets ma moustiquaire, ça me soule ! J’ai envie de prendre l’air, je ne peux pas dormir de toute façon et mes parents dorment. Il fait bon dehors, les grenouilles se font toujours autant entendre, ça me berce d’habitude, mais là, ça m’énerve. En m’allongeant dans l’herbe, je me suis rendu compte que je regardais jamais les étoiles. Papa et maman nous couchent tôt. Mais il y en a tellement ! Au moins 100 je pense ! Une étoile, deux étoiles, trois étoiles, 4 étoiles, 5 … étoiles, 6…

J’entends le bruit des vagues et des mouettes. Comment c’est possible alors que la plage se trouve a plusieurs kilomètres ? Je suis déjà venu ici, mais quand ? Sous mes fesses, ce n’est pas de l’herbe, mais du sable, c’est quoi ce délire ?! J’entends du raffut derrière moi, j’ai jamais su ce que ça voulait dire, mais je crois que ça veut dire qu’il y a beaucoup de bruits ou des disputes. Deux jumeaux se courent après, mais l’un des deux à un robot sur le dos qui crache de l’eau, c’est marrant ! Ils font une bataille d’eau ! Et vu la chaleur c’est pas con. Pourquoi l’autre jumeau se sert d’un pinceau géant pour répandre de la boue dans toute la ville ? C’est peut être pas une bataille d’eau, c’est peut être un combat entre un méchant et un gentil. Oh non ! Celui avec le robot est tombé après que l’autre ne l’ait frappé avec le pinceau ! Ça doit faire trop mal ! Mais c’était un peu marrant quand même. Le méchant jumeau a disparu, l’autre avec son robot et sa casquette rouge reste assis par terre. Il a l’air triste. En me voyant il commence à courir en boitant vers moi et me demande de l’aider. Sa cheville et son dos le font souffrir, il veut que je batte « anti-machin » le nom de son jumeau qui apparemment n’en est pas un, ce serait selon lui une tortue qui aurait pris son apparence pour le mettre dans le débarras. Là encore, j’ai pas compris. Je dois aller tout en haut de l’île, qui s’appelle l’île Delfino. C’est le « jumeau » à moustache et à casquette rouge qui me l’a dit. Il m’a même laissé son robot pour y aller plus rapidement et pour le combattre, grave sympa ! Arrivé en haut, la vue était trop belle, mais j’étais pas là pour ça. Je me retrouve maintenant dans une grande pièce sombre, le moustachu au pinceau était là, il commence alors à trembler et à se transformer petit à petit. Et il devient alors une tortue avec des piquer sur la carapace ! Putain mais le moustachu à la casquette rouge blaguait pas ! Je l’ai atomisé ! Arrosé, cogné ! Le combat était juste trop simple ! Mais j’ai eu une grosse impression de déjà vu, pourquoi tout me semble si… Normal et simple.

En revenant sur la place centrale de l’île, une fête avait lieue. J’ai battu l’ennemi, et le moustachu m’a envoyé sa casquette sur la tête, comme pour me féliciter ! J’avais cru voir des petits yeux sur sa casquette me regarder, mais ça devait probablement être mon imagination.

 » J’ai pas eu l’occasion de me présenter, mais au nom de tout le Royaume Champignon, tu as toute notre gratitude, voici Peach, les Toad, et moi, tu peux m’appeler Mar………. » Le klaxon d’une voiture me réveilla. Le jour commençait à pointer le bout de son pif. Ce rêve semblait si réel. En me relevant j’ai entendu la porte d’entrée s’ouvrir. C’était maman, une valise au bout du bras et son sac en bandoulière. Dans un tout dernier au revoir, elle me serra fort contre elle puis pris la route en direction de l’aéroport. L’impression de perdre ma maman, une première fois.

2013 : Nouveau voyage à dos de lion en mer

J’ai 16 ans. J’entretiens une relation assez conflictuelle avec mon père et ma belle mère. Le département d’outre mer était un lointain souvenir. Mon paternel est toujours gendarme, mais a été muté dans une grande ville du 44, j’ai donc dû le suivre et poursuivre mes études en vivant en caserne. Je ne suis pas bon sur le plan scolaire, et aller au lycée est pour moi un moyen de déconner avec mes potes et essayer d’affirmer une certaine autorité, « jouer le coq » comme une prof’ avait pu me dire. Depuis sa mutation, mon père a effectué de nombreuses demandes pour repartir sur l’île sur laquelle on a habité, mais ça n’a jamais abouti à mon plus grand bonheur. Cette année sera la dernière où il effectuera une demande, si c’est une nouvelle fois refusé, il n’y aura plus de demande, je conserverais mes potes et ma petite amie. Camille, une amie, enfant de gendarme était dans la même attente des résultats, on se soutenait elle et moi, la peur au ventre d’avoir l’information positive tombée. Elle m’envoie un message et me dit « Je retourne à Tahiti je suis détruite. » Puis, quelques secondes après : « Je suis désolé Ju’, tu y retournes. » Je suis en cours de pratique pro’, et le plafond de tout le bâtiment vient de s’effondrer sur ma tête. Mon monde vient de se détruire. Je décide de partir de la salle de classe, chose que je regrette maintenant, vis à vis du prof’. Mais je ne pouvais pas bosser comme ça, pas en enchainant les sanglots comme je le faisais. En poussant la porte d’entrée du logement de fonction de mon père, celui ci était au téléphone dans le salon pour prévenir des amis de notre ancien séjour, je pense que même pour une victoire du PSG je ne l’avais jamais vu si heureux. En me voyant, il me souri et me montre son poing serré, comme pour célébrer. J’essaie de faire bonne figure, mais je n’ai qu’une envie c’est de m’enterrer et de ne plus jamais sortir. En allant me coucher, les écouteurs empêchent mes larmes de rentrer dans mes oreilles. Le stress m’a fait vomir à deux reprises, puis l’épuisement prit le dessus, et la radio libre que j’écoute pour m’endormir se fait donc de moins en moins entendre.. Jusqu’à…

Un gout salé me venait dans la bouche. Mais étrangement cela ne venait pas des larmes qui ruisselaient sur mon visage quelques minutes avant. Un air marin. Des rires d’enfants venaient de la grande place de l’île sur laquelle je me trouvais. Il y faisait bon vivre. Des marchands vendaient des produits locaux, tandis que ce qui semblait être des pirates se ravitaillaient. Les premières questions qui me vinrent sont « Pourquoi est ce que je porte cette tenue verte ? » et… « A quel moment je me suis fait tatouer ces triangle sur le dos de ma main ? » L’océan était à perte de vue. L’île était assez petite, mais malgré tout, y vivre ne me dérangerait pas. Une vie paisible et tranquille. En faisant le tour de l’île et en discutant la population locale, j’ai appris qu’un petit bateau se trouvait dans un renfoncement de l’île. Il était devant moi, assez atypique, avec une tête de lion sur la proue. Le ciel commença à s’assombrir et l’océan commençait à devenir aussi incontrôlable que ma prof’ de français. La tête de Lion se tourna vers moi et me fit hurler de peur ! Elle commença à me parler, évoquer mon destin. Mais étrangement, je savais de quoi il en retournait. Je savais ce que j’avais à faire, et je connaissais la menace qui planait sur ce monde qui m’était familier. Alors j’ai enjambé ce bateau bizarre et rouge, et j’ai pris la mer, parcourant les océans les plus violents, affrontant les monstres qui pouvaient s’y trouver. Me renforçant à chaque combat, ma puissance augmentait, mon objectif était cependant inatteignable pour le moment. Ganondorf. Le Lion rouge, qui était le nom de mon fidèle destrier, mon petit bateau, n’avait que ce nom à la gueule. L’échéance était pour bientôt, et le mal qu’incarnait ce nom à faire frémir les plus téméraires était mon prochain adversaire. Ma lame était émoussée, est ce que ma simple puissance allait être suffisante pour un ennemi comme lui..? La réponse n’allait pas tarder à arriver. Me voici désormais sur la dernière île de ce monde. Il se tenait face à moi. Son regard gorgé de sang, et son sourire diabolique laissant entendre qu’à la fin, ça allait être soit lui soit moi. Il ne m’a fallu qu’un seul coup pour que mon épée ne se brise. J’étais dépourvu d’arme, à sa merci. Et mon tatouage se mit alors à scintiller. « Sers toi en », une voix à la fois masculine et féminine raisonna dans ma tête. En fermant les yeux, je me suis concentré sur le pommeau de mon épée cassée et celle ci se mit alors à émettre une lueur bleue aveuglante. Mon arme cassée n’existait plus, j’avais en ma possession l‘épée de légende. Elle me conféra une force inouïe, le combat n’allait pas être à l’avantage de Ganondorf. Après des échanges de coups d’épée meurtriers, il tomba sous ma lame. Le calme revint alors dans le monde, et à mon retour sur l’île du départ de cette aventure, les enfants jouaient de nouveau, le bateau pirate était lui toujours là, mais il y avait un pirate que je n’avais pas vu au départ, un pirate avec la même tenue que moi. Le même tatouage, nous nous sommes regardés et il est venu me voir. « Je suppose que le mal qui a disparu est de ton fait. Le monde peut te remercier, tu as bien mérité du repos maintenant, je te conseille une île que tu n’as sûrement jamais vu, celle où se trouve un village avec des enfants, on y joue d’un bel instrument et un arbre géant pourrait également t’apporter de sage parole. Et puis tu sais ce qu’on dit, l’air marin est bénéfique pour le corps, mais l’esprit lui, est stimulé par le souffle de la nature… Si tu viens à revenir dans les parages et que tu veux partager de nouvelles aventures, fais moi signe ! Je m’appelle Li… »

Le réveil me fit sursauter. Cette aventure m’a fais du bien, et m’a permis, le temps d’une nuit, d’oublier la tristesse de la veille. Il me restait 1h pour me préparer. Ça me laissait tout juste le temps d’allumer ma Game cube et de faire un petit voyage à dos de Lion rouge.

2019 : La clé se trouve dans ton cœur

J’ai 23 ans. Je suis Brigadier-Chef dans une unité de terrain de la Gendarmerie Nationale, j’ai réalisé mon rêve d’enfance. Cependant, la réalité, et l’idée que je me faisais de ce métier par le regard de mon père est totalement différente. Mon père dans une unité de Police de la route, moi dans une unité traitant les interventions en tout genre. En l’espace de 5 ans, j’ai vu ce qu’il y a de pire dans l’être humain. Je suis d’astreinte ce soir on est au mois d’aout, et mon OPJ me contacte et me dit juste ces mots « Ju’, on part en inter’ sur un mortel, prépare toi psychologiquement » avant de raccrocher. Toujours ce même rituel dans l’armurerie. Le ceinturon, le bâton de protection télescopique, gaz lacrymo’, menottes, mon SigSauer, mes chargeurs, mon taser. Puis le gilet pare balle, impression de la fiche d’intervention pour l’adresse et les premiers renseignements. Cette fois ci c’était différent. Pas un mot avec ma collègue, l’ambiance était pesante, étouffante. Aucune information sur la fiche si ce n’est que l’adresse. Sur quoi allons nous ? Un accident domestique ? Un carambolage ? Combien de morts ? Plus nous enchainions les kilomètres, plus les questions s’accumulaient. Arrivés sur place, un hélicoptère survolait une grande longère isolée du village. Devant celle ci, un simple camion de pompier d’où provenaient des hurlements qui sur le moment ont été la chose la plus violente et terrifiante qu’il m’ait été donné d’entendre. Marjorie est rentrée dans le camion de pompier, et moi je suis allé rejoindre un pompier avec qui j’avais sympathisé sur d’autres interventions. « Bon alors ça dit quoi ? On m’a dit qu’on venait pour un mortel, mais je vois pas de véhicule ou autre ? T’as des infos ? » Il ne me répondit pas. « Sylvain, ça va ? » Il me regarda dans les yeux, le teint pâle. Se baissa, souleva une blouse blanche que je n’avais pas remarqué jusque là, et découvrit un corps humain. Celui d’un bébé d’un an et demi. Le crâne fendu en deux. Ma respiration se coupa et ma vision se troubla. Cette intervention fut un puzzle qu’il me fallait compléter pour comprendre comment une scène aussi macabre avait eu lieue. Les cris qui provenaient du camion étaient celui du père. Des cris de désespoirs, parfois entrecoupés de phrases difficilement distinctes. « J’ai tué ma fille. » Dans la maison, il n’y avait aucune trace de sang, aucune arme, j’ai donc inspecté les alentours, et en face de la longère se trouvait une terre pour les bovins. Un tracteur s’y trouvait, la porte encore ouverte, ce qui me mit la puce à l’oreille. En faisant fuir les vaches, et en me rapprochant les pièces du puzzle se sont toutes imbriquées. Le sang sur le pneu arrière du tracteur, le bob Hello Kitty taché de sang et de morceau de ce que peut contenir une boite crânienne. Le père a vu sa fille chuter du tracteur et n’a pas pu freiner, que ce soit la chute, ou le tracteur. Et pris dans un élan de panique, il ramena le corps sans vie de sa fille devant le domicile, appelant dans un dernier espoir les pompiers. 5h28 d’intervention. En rentrant chez moi, je ne pouvais rien avaler, j’ai passé plusieurs minutes à pleurer tellement j’étais traumatisé. Je ne pourrais jamais oublié cette intervention. La seule chose que je demande c’est de ne pas rêver de ça. S’il vous plait. Je suis épuisé et mon repos ne doit pas être troublé par ces images, et ces cris cauchemardesques.. Je veux que…

Je veux être plus fort. Je veux aider les gens, prendre sur mes épaules le poids de leur souffrance pour leur permettre de résoudre leurs problèmes et rendre leur vie meilleure. Je veux avoir la force de supporter tout ça pour le bien d’autrui. A ces mots, un rire grave et caverneux retentit derrière moi, le maître des lieux. Zeus. Comment pouvais-je savoir son nom sans l’avoir déjà rencontré auparavant ? « Tu te lances dans une quête bien ardue. Tu me fais penser à mon fils, alors je vais te dire ce que je lui ai dit il y a de cela bien longtemps. Un héros, ne se résume pas par la grandeur de sa force, mais par la force de son cœur » Chaque mot, chaque syllabe résonnait en moi comme un boule de flippeur heurtant les parois d’un corps vide à toute vitesse. Chaque vibration de mon corps que je croyais provoquée par les mots du Dieu des Dieux s’intensifia, et lorsque mes yeux s’ouvrirent enfin, le monde autour de moi semblait tout droit sorti d’un film Disney, un immense monde au creux des nuages, aux colonnes immense, un univers divin, probablement la demeure de mon hôte. La main du Dieu de la foudre se posa sur mon épaule, et avant qu’il ne puisse me dire quoi que ce soit, ces mots sortirent de ma bouche : « Je sais pourquoi je suis là. Je sais contre qui Herc’ se bat, et je sais quel mal ronge votre monde. Le même que celui qui ronge tous les autres par lequel je suis déjà passé. » Zeus me regarda, me sourit, et d’une tape dans le dos (beaucoup trop forte.) j’entamais une chute à corps perdu en direction du monde des mortels.

La ville d’Athènes était assiégée par des ombres de toutes formes dépourvues d’âmes, de cœurs. Au centre de la place principale, 4 individus semblaient mis à mal par la horde d’ennemis qui attaquait sans relâche. Un homme musclé sur son destrier volant, un jeune homme avec une clé en guise d’arme, un canard portant une baguette magique et un …. Chien ? Portant un bouclier. J’atterris alors pile dans le cercle de protagonistes de cette guerre. La surprise pu se lire dans le regard de toutes les présences sur place, et lorsque dans ma main droite une arme similaire à celle de l’homme détenteur d’une clé géante se dessina, un sourire victorieux se dessina sur le visage des héros.

La guerre se termina, une pluie légère tomba sur Athènes. Les différents incendies s’éteignirent peu à peu, et l’eau rinça les armes des valeureux guerriers. Hercule, très musclé mais forcément moins que Zeus discutait avec son père, les deux me regardaient en souriant. Et alors que le canard et le chien charriaient grandement le jeune homme avec son épée/clé, ce dernier s’avança vers moi et me dit « On aurait bien besoin de toi contre l’organisation. Tu es venu du ciel, et ça m’a fait penser à ma phrase fétiche. Un seul ciel, une seule destinée. Nous devons sauver les différents monde. Mais les présentations ne sont pas encore faites, voici Dingo, Donald, tu as l’air de déjà connaître Herc‘, moi c’est Sor… »

Encore cette sonnerie. Ma main chercha dans l’obscurité l’origine de cette sonnerie qui au fil des semaines devenait une source d’angoisse permanente. Je mis l’appareil à mon oreille. « Ju, je suis désolé, mais il va falloir qu’on y retourne, on a un accident, mets les images de la précédente intervention de côté, je te veux à 100% sur ce dossier, je dois compter sur toi. » En raccrochant je me mis alors debout. J’enfilais à nouveau mon costume de super-héros, et senti comme une main très grande sur mon épaule, une main familière qui me poussa quelques instants auparavant à livrer une bataille pour sauver un monde. Une main qui me fit aller de l’avant. Une main qui emplit mon cœur de courage.

2021 : Le début d’un voyage spirituel/La fin d’une aventure

Elle et moi c’est fini. Après des mois de break, la femme pour qui j’ai probablement le plus éprouvé de sentiments m’a annoncé ne plus vouloir continuer, pour des motifs plus que futiles. Peut être qu’il fallait un prétexte pour mettre un terme à cette relation. Cette femme pour qui je m’apprêtais à arrêter la Gendarmerie, cette femme pour qui j’avais fais une demande de mutation de 8000km. Cette femme que j’ai protégé, et aimé de toutes mes forces. Cela fait des années que j’ai en tête cette philosophie qu’est « Si les choses se passent, c’est qu’elle doivent se passer. Rien n’est le fruit du hasard. » Et même si c’est mon crédo est que j’y crois dur comme fer, c’est dur de s’y raccrocher quand le cœur est simplement broyé par la personne qu’on considérait comme étant la femme de sa vie. Demain, ma vie dans cette tenue bleue prendra fin. 7 ans de ma vie qui s’apprêtent à se terminer avec un goût plus qu’amer. Une fête en mon honneur est prévu à la brigade, tous mes collègues, et leurs familles ont fait le déplacement pour un dernier au revoir. Mon Major qui prit la parole, me remit un trophée preuve de mon passage au sein de cette merveilleuse unité, les mots de mes collègues sont poignants, et mes larmes ne sont pas les seules à couler. Je suis le plus vieux Gendarme Adjoint Volontaire de France, mais également celui qui a vu la plupart de la brigade arriver. L’élément qui liait les gens entre eux. « La brigade perd aujourd’hui son enfant, un des principaux piliers de ses murs. » Après cette longue et dure soirée, ces mots continuèrent à résonner dans ma tête. Ce lit grinçant que j’ai tant détesté va finir par me manquer je crois. Ce lit où j’ai tant cauchemardé fait finalement parti de ma vie, je n’aurais jamais cru le dire. Mais cette chambre dans laquelle j’ai passé tant d’heures en étant d’astreinte va me manquer. Car ces 7 ans, ont été à la fois les pires mais également les meilleures de ma vie. La Gendarmerie m’a profondément changé. Détruit. Endurcit. Sauvé. Anéanti. Émerveillé. Aidé. Et la liste est encore longue. Malgré les difficultés que j’ai pu rencontrer, je ne regrette en rien tout ce que j’ai pu accomplir sous cet uniforme. Je suis désormais un homme solide, au sang froid. Cependant, un homme couvert de cicatrices de blessures encore ouvertes, et ce depuis des années.. L’alcool me fait tourner la tête et la position allongée, n’arrange rien. Quelle horreur…

Le bruissement des feuilles et une brise légère eu l’effet de retirer chaque milligramme d’alcool qui se trouvaient dans mes veines. Le sol était dur, mais l’ambiance qui semblait régner ici était d’une douceur que je n’avais encore jamais observé auparavant. En me redressant, un paysage boisé, paisible se trouvait face à moi. Une terre presque idyllique. Chaque pas que j’effectuais, s’enfonçait dans un sol fertile, gorgé de vie. La faune ne semblait pas craindre la présence de l’homme. Ni même la moindre présence. Les espèces semblaient vivre en harmonie. La présence d’un animal que je n’avais encore jamais vu attira mon regard. Une petite bête, pas plus haute qu’une main, avec un champignon en guise de couvre-chef. En m’approchant d’elle, elle prit la fuite, preuve vraisemblable que toutes les espèces ne sont pas toutes insensible à la présence humaine. En essayant de la suivre discrètement, je fis face à ce qui semblait être le cœur de la forêt. En son centre se trouvait un arbre couché, où une femme assise en tailleur se trouvait les yeux fermés. Possiblement en pleine méditation, elle ne faisait pas face à une des petits bêtes rencontrées plus tôt, mais des dizaines. Elles semblaient si joyeuses, et ne craignaient nullement la présence de la jeune femme. Ses yeux s’ouvrirent brusquement dans ma direction et avant même que je puisse le remarquer, elle saisit un bâton ornée d’une pierre d’un bleu pâle et par une magie inconnue, le courba pour le transformer en arc et décocha une flèche remplie de magie. La flèche fila droit dans ma direction et frôla ma joue pour venir se plante derrière moi. En me retournant rapidement, une forme humanoïde en bois me fit face, la flèche plantée dans son crâne difforme.

La jeune femme couru à toute allure et frappa « l’homme de bois » avec ce qui était avant son arc, revenu à l’état de bâton. La menace était éliminée. Son corps couvert d’écorces striées était immobile au sol. La jeune femme vint me voir me tendit sa main en me dit « Cette forêt est rongée par un mal que même un homme aussi bienveillant que toi ne peut résoudre. Ces petites créatures sont des rots. Des alliés lors de mes batailles pour délivrer la forêt du maléfice qui la détruit. Il est temps pour toi de repartir d’où tu viens. Le mal qui habites ces lieux vit ses derniers instants… Je jure que moi, K… »

L’aube pointait le bout de son nez. Le manque de sommeil et la présence d’alcool encore dans le sang était un très mauvais mélange. La lumière passait par le dessous des volets. Il était temps pour moi de me préparer. Me préparer à dire au revoir à ses collègues qui ont partagé ces années à mes côtés. Dans des interventions parfois drôles, parfois traumatisantes, parfois gratifiantes. La fin d’un chapitre, le plus gros de mon histoire actuelle.

Vous l’aurez donc compris chers lecteurs, cet article est un récit de certains moments importants de ma vie. Les jeux que j’ai pu utiliser pour cet article, sont des jeux qui ont réellement eu des effets bénéfiques dans les moments que j’ai pu vivre. J’y jouais lorsque ces évènements sont survenus, et bien que les rêves soient fictifs dans ce récit, les expériences vidéoludiques que j’ai pu avoir lors de ces périodes m’ont fait grandir et m’ont apaisé. Super Mario Sunchine était mon principal échappatoire lors de cette jeune phase de ma vie. Une façon de me plonger pour la première fois depuis que je jouais aux jeux vidéos, dans une bulle qui me permettait de ne pas penser à une échéance qui allait être, dans mon enfance, mon premier gros coup dur. Pour ce qui est de The Legend of Zelda : The Wind Waker, il faut savoir que c’est un jeu que j’ai fais très jeune à l’époque quand j’étais déjà en Guadeloupe sur Gamecube, je savais que j’allais peut être bientôt apprendre qu’un départ sur ce département d’outre mer pouvait survenir, et d’instinct, quelques semaines avant j’ai eu envie de me replonger dedans, par souvenir, et peut être pour accepter plus facilement que j’allais partir de nouveau. C’est sûrement l’aventure la plus profonde que j’ai pu faire à l’époque, et parcourir les mers sur le Lion Rouge était un bonheur qu’aucun jeu à l’époque ne m’avait procuré. Pour Kingdom Hearts III, ça a été un point majeur de ma vie, une des pires interventions que j’ai pu effectuer en Gendarmerie, et une période de ma vie, où j’avais pour ambition de venir en aide aux plus de gens possible. C’était la raison pour laquelle je m’étais engagé, venir en aide aux victimes. Sauver des gens. Arrêter des malfaiteurs. Et le monde de Hercule, qui est d’ailleurs mon Disney favori était à ce moment là, peut être naïvement, une source d’inspiration. Devenir plus fort pour aider les gens, au détriment de ma propre santé. Et c’est en partie pour ça que j’ai quitter l’institution. Et enfin pour Kena Bridge Of Spirits, c’était à ce moment là mon petit monde dans lequel plonger. Mon ex compagne venait de me quitter, et je m’apprêtais à quitter un emploi que je ne pensais jamais laisser derrière moi. A ce moment là de ma vie, j’étais convaincu de pouvoir tout gérer, et même parfois l’aspect psychologique des personnes qui m’entourent. J’ai pris conscience peu de temps avant mon départ, que je ne pouvais pas tout contrôler. Que certaines choses doivent être gérer par les intéressés, et que la seule chose que je pouvais faire était d’épauler et d’encourager, pas de m’immiscer dans des sujets qui ne me concernent pas, même si ça touche des personnes qui me sont chères… Vous avez pu donc, via cet article, peut être parfois maladroitement (je reprends l’écriture, c’est le temps de mettre la machine en marche !) voir comment le jeu vidéo a pu m’aider dans ma vie, quel impact il a pu avoir. J’espère que ça vous aura plu, je vous dit à tout vite pour un prochain article !

Ju’

Publié par Zaiirox

Jeune gamer de 25 ans, passionné de jeux vidéos depuis tout petit.

3 commentaires sur « Voyage dans le monde des rêves »

  1. Félicitations pour cet article. C’est un superbe concept, auquel j’ai déjà vaguement pensé, mais que je n’aurais sûrement pas amené de façon aussi poétique et surtout intimiste. Ca doit être très difficile de se livrer à ce point. Bon retour parmi nous !

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    1. Salut ma Flo’ ! C’est étrange, mais découvrir tes commentaires sur mes articles et redécouvrir les tiens me rappelle de bons souvenirs ! Ca fait toujours plaisir de savoir que tu me suis toujours ! Merci beaucoup pour ton retour !

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