Lors du premier article, nous avions parlé de quatre psychopathes emblématiques du monde du jeu vidéo. Albert Wesker issu de l’iconique licence Resident Evil. Vitalis Benevent du célèbre jeu A Plague Tale Innocence. Xehanort, de la cultissime saga de Kingdom Hearts, et enfin, Vaas Montenegro de Far Cry 3. Il est temps de parler de trois nouveaux antagonistes psychopathes et pas des moindres. Le premier article vous a dans l’ensemble intéressé et plu, voyons si il en sera de même avec mes trois nouveaux petits protégés.
Kadir « Rais » Suleiman – Dying Light

Kadir Suleiman est un colonel de l’armée de Turquie. Lorsqu’un agent pathogène décima la quasi totalité de la population de la ville d’Harran, il fut chargé de maintenir l’ordre en tant que gouverneur suppléant. Alors que le ville turque sombrait dans le chaos, Suleiman demanda au G.R.E, le Groupe de Ravitaillement et d’entraide d’extraire son petit frère, Hassan, un jeune homme handicapé encore bloqué dans la ville infectée. Sa requête fut refusée et Hassan fut tué par les zombies qui se multipliaient dans les rues d’Harran. Fou de rage, l’homme politique laissa place au militaire assoiffé de vengeance. Il devint aux yeux des survivants, un puissant seigneur de guerre, et monta alors un « gang » avec des survivants en quête de survie, mais également d’anciens soldats ayant servi sous ses ordres avant cette pandémie. Il changea son identité, et devint alors, pour toutes personnes se trouvant être encore vivante dans cette ville maudite, Raïs. Vous incarnez un personnage du nom de Kyle Crane, et êtes envoyé sur la ville d’Harran par le G.R.E pour rencontrer le seigneur de guerre et pour récupérer des documents classés secret qu’il a volé au Groupe de Ravitaillement et d’entraide contenants des informations sur le virus qui ravage les rues de la ville turque. La première rencontre avec Raïs se fait au sein de sa base militaire en plein cœur d’Harran. Il est occupé à punir un homme qui a trahi sa confiance. « Tu choisis la main gauche ou la main droite ? » lui dit-il. Le pauvre homme lui indiqua la main droite et Raïs lui coupa la gauche. « Ooh, tu parlais de ta droite ou de ma droite ? » Il ordonna alors à ses hommes de faire partir l’homme blessé, laissant sa main inerte sur le sol.

Kadir Suleiman est un psychopathe qui abuse de son pouvoir en tant que chef d’un groupe semant la terreur dans le cœur des survivants d’Harran. L’antizine est un antidote chargé de retarder la propagation du virus zombie qui ravage la ville de Turquie, Raïs détient un stock conséquent de ce remède éphémère, et nombreux sont les survivants qui désirent ces injections pour retarder un virus qui écourterait leur vie avant de les transformer en marionnette putride. Néanmoins il garde ce stock pour lui et ses hommes, laissant les civils encore en vie voués à une mort imminente. La perte de son humanité est consécutive à la mort de Hassan son petit frère mélangée à la chute d’Harran dans la maladie. Il ne ressent pas la moindre compassion face aux autres survivants qui le supplient d’épargner leurs vies. Fierté, honneur et force sont les mots qui guident son libre arbitre. Venir à bout de l’adversaire même lorsque le baiser de la mort pointe le bout de ses lèvres. Les confrontations avec votre personnage sont assez nombreuses et révèlent systématiquement son côté psychopathe. Que ce soit lorsque vous vous retrouvez dans une arène de fortune et qu’une armée de morts vivants voient en vous un mets de choix pendant que Raïs et ses hommes se divertissent en vous regardant vous battre. Ou lorsqu’au moment où le virus vous terrasse vous, et votre alliée de toujours, vous devez effectuer un choix entre sauver sa vie ou la vôtre à l’aide d’une seule injection d’antizine… Déchirant.
Ruben Victoriano – The Evil Within

Issu d’une famille bourgeoise, Ruben Victoriano, fils d’Ernesto et Beatriz Victoriano était un jeune garçon distingué, et doté d’une intelligence remarquable. Intelligence malheureusement gangrénée par une sociopathie naissante. Ses tendances sociopathes, et la relation tendue entretenue avec son père n’enlevèrent en rien l’amour que Ruben éprouvait pour sa sœur Laura. Elle était même le remède à ses maux et le jeune garçon ne se sentait bien qu’à ses côtés. Comme je le disais plus tôt, la famille Victoriano était une famille relativement riche, et comme à toutes époques, les riches furent jalousés des pauvres. Alors que Ruben et Laura jouaient dans la grange appartenant à leurs parents, des paysans mirent le feu à la grange où se trouvaient les jeunes enfants. Alors qu’ils tentèrent de s’échapper, le feu se fit de plus en plus tenace et ravageur. Laura aida Ruben à s’échapper par un fenêtre surélevée mais ne put se sauver elle même. Elle décéda dans la grange familiale sous les flammes et Ruben échappa à la grande faucheuse au prix de nombreuses brûlures profondes sur l’intégralité du corps ainsi que les hurlements stridents de sa sœur se faisant ronger par un feu assassin définitivement gravés dans sa mémoire. Le décès de sa sœur scella une certaine folie dans l’esprit de Ruben. Ernesto, son père l’enferma loin de la société dans laquelle ils vivaient, jugeant le garçon dangereux pour lui mais également pour les autres. La folie grandissait dans le cœur et l’esprit de Ruben, il entreprit des recherches autour du cerveau humain dans l’espoir de créer une machine lui permettant de vivre auprès au travers de ses souvenirs et de vivre « virtuellement » à ses côtés. Mais l’argent lui manquait. Sa relation néfaste avec son père étant de plus en plus omniprésente au même titre que sa psychopathie, il ôta la vie de ses parents et s’empara de leur richesse. Ruben Victoriano grandit aux côtés du docteur Jimenez qui l’assista dans ses travaux de plus en plus morbides. Le jeune homme brûlé est considéré comme un tueur en série camouflé sous une blouse de scientifique. Ses expériences finirent par lui monter à la tête et elles devinrent effroyables. Ruben s’assurait que ses victimes étaient encore en vie, quand il implantait nombre d’objets métalliques dans leurs cerveaux. Jimenez perdit pied et également le contrôle de Ruben Victoriano qui se fit appelé Ruvik. Après avoir terminé la création de son ultime projet, le STEM, Jimenez trahit Ruvik. Il vendit son invention à société nommée Mobius, et supprimèrent le jeune psychopathe calciné. Ils implantèrent son cerveau dans sa création, dans le STEM. De son cerveau un monde se créa, fondé sur le monde déjà existant, déformé par sa démence et sa psychopathie. L’hôpital de Beacon, qui abritait jadis le laboratoire de Ruvik devint alors pour ceux qui parvenaient à lier leur cerveau à sa création, une définition proche de ce que certains appellent l’enfer.

Il créa un monde façonné à l’image de ses souvenirs, néanmoins déformé par sa psychopathie. Ainsi son laboratoire devint une salle de torture, et ses « rats de laboratoires » devinrent des cadavres ambulants chargés d’anéantir ceux qui pénètreraient dans ce monde, dans son monde. L’idée d’être emprisonné pour toujours dans sa propre machine était insupportable pour Ruvik. Il trouva néanmoins un certain réconfort à sa situation, son cerveau étant à l’origine de toute chose, sa puissance était infinie, il lui était facile d’éliminer les hommes de Mobius qui pénétraient dans le STEM grâce à ces monstres. Mais cela n’était pas suffisant. Il désirait retourner dans le monde réel et faire payerà Jimenez et à Mobius cette trahison dont il avait été la victime. Un patient du docteur Jimenez se trouvait dans le STEM, Leslie. Il effectua des tests sur lui, sans pour autant le tuer et découvrit qu’il était possible de transmettre son esprit dans le corps de Leslie et de revenir par la suite dans le monde réel en prenant donc possession de son corps. C’est alors que votre personnage intervient dans le jeu et que l’intrigue devient intéressante, il serait dommage de vous spoil une histoire si captivante !
La psychopathie de Ruvik est extrêmement complexe. Ses tendances sociopathes se dévoilent à son enfance mais semblent stables et même en probable voie de guérison avant que l’incendie ne brûle Laura. Il perdit plus que sa sœur. Il perdit son humanité, et son père qui le cache aux yeux du monde, mais surtout de sa mère, qui le croit mort, rends le jeune homme encore plus dérangé mentalement. Sa haine de Mobius grandissante n’arrangea en rien le cas du jeune homme et il perdit complètement la raison une fois dans le STEM, rendant même le souvenir de sa sœur difforme, la transformant au sein de la machine en monstre calciné doté de plusieurs bras, de doigts immenses et ne pouvant communiqué que par des hurlements, les mêmes poussés avant sa mort. Son histoire n’est pas terrifiante, elle est affreusement triste. Y-aurait-il eu tous ces morts et ces horreurs si sa sœur n’avait pas été assassinée ? Si son corps n’avait pas été brûlé ? Si son père n’avait pas été un homme tout bonnement ignoble ? L’histoire ne nous le dit pas, mais on peut supposer qu’avec l’amour de sa sœur, de sa mère, et l’accompagnement peut être plus ferme de Jimenez qui est peut être au final aussi dérangé que lui de ne pas avoir mis un stop à tout ça, tout cela aurait peut être sauvé sa santé mentale, et épargner de nombreux cauchemars à Sebastian Castellanos…
Mark Jefferson – Life Is Strange

Mark Jefferson est un photographe de grande renommée. Enseignant l’art et notamment la photographie. Il fait preuve d’une réelle implication dans son rôle de professeur et accompagne ses élèves dans leurs projets, il est dans son domaine l’image type du professeur que chaque étudiant aimera avoir en prof’ principal. Charismatique et soucieux dans sa présentation, il a le respect de ses élèves et de ses collègues au sein de l’Académie de Blackwell. Son amour pour la photo cache néanmoins une partie bien sombre de sa personnalité. Une partie qui malheureusement devra passer par la case « spoil » si je veux vous parler un peu plus de ce personnage, si vous ne voulez pas connaître la raison de l’entrée de ce personnage dans la catégorie psychopathe, rendez vous à la fin de l’article.

M.Jefferson est en réalité un homme dépourvu d’empathie. Le rôle de gentil qu’il joue n’est qu’une façade dans le but d’avoir la confiance de ses victime. Son amour pour la photographie n’est en revanche pas un un rôle qu’il se donne. Il voue une passion pour la photo. Mais la photographie mortuaire. (Tiens, un cousin de Stéfano de The Evil Within 2 ?) Il cherche à immortaliser l’innocence, la souffrance avant la mort de ses victimes juvéniles. Tel un clown dans les égouts cherchant à amadouer des enfants avec un ballon il les emmène dans ce qu’il appelle la Dark Room. Sa salle où il endort ses victimes et les tue, avant ou après avoir immortalisé leurs visages tétanisés par la peur. Les disparitions se succédant d’année en année, il se servit d’un jeune garçon complice pour lui faire porter le chapeau. Jefferson est un être perfide, se servant de l’âme innocente d’enfants pour assouvir sa soif de tuer, et de photographier. Il est prêt à tout pour arriver à ses fins et est doté d’une très grande intelligence ce qui fait de lui un psychopathe extrêmement dangereux.



Ces 3 nouveaux petits protégés n’ont pas été choisis par hasard et ont énormément en commun. L’amour que je porte à Ruvik est égal à celui que je porte à The Evil Within. Il s’agit d’un jeu d’horreur qui m’aura profondément marqué de par son histoire, ses boss et sa difficulté à obtenir le trophée de Platine. Il est à mon sens un des meilleurs jeux de Survival Horror et j’espère un jour voir un 3e opus. Raïs est l’antagoniste principal d’un jeu de zombie qui m’a beaucoup marqué par son histoire et son genre. Le genre free run de Dying Light offre une liberté rarement offerte dans les jeux de zombies et parcourir les rues d’Harran pour dans la finalité combattre ce psychopathe m’aura tout simplement fait aimer le jeu du début à la fin. Et enfin M.Jefferson de Life Is Strange, un jeu qui m’aura marqué lui aussi d’une façon différente puisqu’il m’aura juste fait fondre en larmes à plusieurs reprises. Ses choix cornéliens à faire. Ses dilemmes qui m’ont torturé l’esprit, ces choix que j’ai fait qui m’ont porté préjudice. Ce jeu était aussi beau qu’horrible émotionnellement parlant, et à l’instar des deux autres, ce psychopathe m’aura marqué d’une façon monumentale.
De nombreux liens, points communs existent entre M.Jefferson, Raïs et Ruvik. Les antagonistes de Dying Light et The Evil Within ont tous deux perdus pieds suite au décès d’un membre cher provoqué par la main de l’homme, ce qui a révélé une réelle fracture spirituel et qui a rendu tout simplement les deux individus fous. La manipulation est dans les gênes de la plupart des psychopathes et ces 3 là ne font pas exception. Jefferson est ses élèves, Raïs et ses hommes/victimes, Ruvik et ses pantins. Jefferson est l’antagoniste dont j’ai le moins parlé puisqu’il est celui où l’histoire n’est pas raconté dans le jeu ni même dans des écrits. Ses antécédents, sa jeunesse, son déclic, son éducation rien ne nous est indiqué, ce qui en fait un antagoniste mystérieux où de nombreuses hypothèses peuvent être évoquées. A t-il été victime d’un homme similaire à celui qu’il est devenu étant plus jeune. Y’a t-il eu une « fracture » avec un décès d’un membre proche de sa famille. Ou bien est-il tout simplement devenu ainsi tout seul ? Cette dernière hypothèse me semble peu probable, tous les psychopathes ont eu à un moment ou à un autre un élément déclencheur et Mark Jefferson n’a selon moi pas été épargné d’un quelconque traumatisme j’en suis convaincu, malheureusement, l’histoire ne nous le dira jamais…
Merci à vous d’avoir pris le temps de lire ce nouvel article sur les Psychopathes du jeu vidéo, j’espère qu’il vous aura plu, et qu’il aura peut être été meilleur que le précédent, un troisième article sur les psychopathes arrivera peut être avant la fin de 2020. Prenez soin de vous et de votre famille, profitez à fond, et jouez, écoutez, lisez autant que possible, dans une période triste, il n’y a rien de mieux que de s’évader, quelle que soit la façon. Bon courage à tous !
Ju’.
Et voilà une partie 2 passionnante, autant que la première ! Cette fois, il n’y a que Raïs que je ne connais pas du tout. Décidément, dans les mondes post-apo avec des zombies, il faut bel et bien se méfier des personnages nommés « gouverneurs », celui-là est aussi fou que celui de The Walking Dead, encore qu’il a un chemin compréhensible, ce qui ne veut pas dire acceptable. Tout comme ce cher Ruvik, qui m’a bien effrayée durant le jeu Evil Within. C’est que j’ai beaucoup apprécié, c’est que le jeu nous livre les pièces du puzzle petit à petit, et ce n’est pas si évident de comprendre son passé que tu as très bien résumé. Il est clair que s’il avait toujours eu sa soeur, il aurait pu garder un chemin un peu près droit, avec éventuellement des écarts, mais elle l’aurait tempéré. Ce qui naît de son imagination est juste dantesque et je m’en souviens encore. D’un côté, il a été manipulé à de nombreux moments de sa vie aussi, et engendre le mal à son tour. Quant à Jefferson, je n’avais pas du tout venir le twist qui le révèle lors de mon expérience du jeu : j’en étais d’autant plus choquée. Le parallèle avec Stefano est bien pensé. On ne sait quasi-rien de lui, en effet. Je crois que dans Before the storm ses rapports avec Nathan sont légèrement évoqués si on espionne une certaine conversation. Mais c’est lui qui serait le plus terrifiant, car le plus réaliste et le plus proche de notre réalité.
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J’ai fait le jeu en let’s play je me souviens que certaines scènes m’ont fait verser quelques larmes lorsque je tournais des épisodes du jeu LIS… Quelle déchirure quand j’y pense. Et quelle révélation quand on apprend qui Jefferson est vraiment. Le gouverneur de TWD… Jolie ref aussi, pas mal de similitude il est vrai … Ruvik est malheureusement comme beaucoup de psychopathes de nos jours quelqu’un d’amoché de façon irréversible… Je suis content que cette partie t’ait plu ! Merci infiniment pour ton commentaire ^^ !
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